Mots clés: Les croisades, Aliénor d'Aquitaine, Richard coeur de Lion, Saint Louis, l'âge d'or arabo-musulman, les Cités-Etats italiens, le Saint Empire Germanique, le Reconquista, Jean sans terre et la Magna Carta, Chants polyphoniques grégoriens, Voyages de Marco Polo, affaiblissement de Constantinople, indépendance (relative) de l'Irlande, débuts de l'inquisition, développements des Parlements du roi, conquête normande de l'Angleterre, mise en place d'une administration royale, essor et perfectionnement de la justice, création des premières archives, les grandes cathédrales gothiques

A voir:

Kingdom of Heaven - 2005 - ne serait ce que pour le début en France avec la très bonne scène montrant les deux justices concurrentes, seigneuriales et ecclésiastiques, quand les justiciers de l'évêque tente par la force de capturer Ballian. Si le film n'est pas exempt de défauts historiques (certains ustensiles parfois l'armement), et offre une trame exagérément romanesque au détriment de la vraie histoire, certains passages sont authentiques. Le traitement des personnages de Guy de Lusignan et de Renaud de Châtillon sont assez conformes aux salauds qu'ils ont pu vraiment être. Saladin, tiraillé entre ses propres ambitions, la stabilisation de ses conquêtes et un courant religieux lui étant globalement hostile car pressant et son pendant Baudouin IV de Jérusalem ont beaucoup d'intérêt. Pour le reste c'est frustrant. Sybille de Jerusalem a été un personnage hautement plus intriguant que le personnage du film, et Balian d'Ibelin a existé mais son histoire détournée au profit d'un héros plus "Hollywoodien". A regarder pour l'ambiance, par contre il faudrait un heure de film en plus pour introduire tous les vrais enjeux de la croisade.

Le Nom de la Rose - 1987 - pour l'ambiance de cette fin de moyen âge classique (1327) et l'intelligence du sujet du roman d'origine, écrit par un l'universitaire et écrivain Umberto Eco. Un monument de la littérature, érudit, qui donna l'occasion d'en faire un film sombre et malin avec Sean Connery, Christian Slater, Michael Lonsdale. La présence de Dolciniens, secte religieuse anéantie car hérétique, l'affrontement entre franciscains et dominicains, une réflexion trop rare sur le rapport de la foi à la raison dans un contexte monastique, une vision acérée des mentalités de l'époque et un tableau très dur sur la pauvreté pouvant exister dans les campagnes. L'initiation, la rencontre des grands esprits de toute l'Europe, l'importance de l'écriture, des copistes, des enlumineurs, le travail d'orfèvre fait pour transmettre la mémoire du passé, ce film est une mine de pistes utiles à l'enseignement de cette époque et propose une charge virulente contre l'inquisition. Bernard Gui, l'inquisiteur, dont le traitement est un peu trop dur par rapport au vrai personnage historique, est un modèle de tortionnaire qui sous couvert de la foi, terrorisait la population et les cadenassait les esprits. A voir pour les amoureux du grand cinéma, à lire pour ceux qui veulent aborder un chef d'oeuvre considéré comme l'un des 100 plus grands romans du XX^e siècle, historiquement passionnant de surcroît.

Pour les amoureux des cafés-philo et de littérature, le passage d'Umberto Eco chez Pivot à la sortie du roman. L'image baveuse des archives est de mise.

Arn, chevalier du temple - 2007 - film suédois en plusieurs parties (et plus grosse production suédoise de ses dernières années) qui a beaucoup d'intérêt pour la représentation de la vie quotidienne à l'époque dans les pays scandinaves, sa dureté, mais aussi pour son contexte politique (danois, suédois, jarl, constitution et opposition des états scandinaves). La vie et le crédo des templiers peut toujours être discutée mais pour une fois qu'un point de vue n'est pas américain, et venant d'un pays d'essence protestante sur une époque où la christiannisation était encore récente, l'objet est digne d'intérêt.

Robin des bois de John Irvin - 1991- Si vous devez voir un Robin des bois retranscrivant le vrai contexte d'époque (sachant que Robin des Bois est une histoire, pas la vraie histoire), alors ne cherchez pas, c'est le seul sortit la même année à la TV que le loufoque robin des bois avec Kevin Costner, mais indéniablement plus intelligent, construit, et plus dur, avec Uma Thurman et Jürgen Prochnow, autour de la lutte entre Normands et Saxons. Ne vous fiez pas au trailer que l'on trouve sur Youtube, les bandes annonces de cette époque étaient affreusement ridicules. Au début prévu pour le cinéma, devant le succès de celui avec Costner, il fut transformé en téléfilm mais gardant son budget. John Irvin bénéficie donc d'un casting de haute volée et de bons moyens. Le film vaut vraiment le coup, et l'ambiance bien plus sombre que les versions hollywoodiennes, ici pas de Maure buriné ou saut au dessus d'une muraille à partir d'une catapulte, de celtes à moitié nus buveurs de sang. Non juste des gens mourrant traqués comme des animaux par une justice seigneuriale sans pitié dans le froid, la brume, et la pauvreté endémique du petit peuple.

Arn - Chevalier du temple en VO, la bataille de Léna en 1208 qui vit les suédois repousser les danois (plus nombreux), une étape cruciale vers la création d'un état suédois unifié. Pour une fois vous écoutez la vraie langue du pays d'IKEA

A éviter:

Le sang des templiers - 2011 - (atrocement nul et bête)

Robin des bois - 2010 - J'ai beau adorer Ridley scott, sa musique, sa qualité d'image, considérer Alien comme un sommet des films d'horreur, vouer un culte à Blade Runner, Gladiator, le traitement du film est archi-raté (comme Exodus sortit en 2014). On passera les traditionnelles erreurs sur l'armement de l'époque même si globalement le film est bien fichu. Disons que le film aborde autant de sujets qu'il en bâcle. Quelques exemples:

- On aperçoit Aliénor d'Aquitaine et Guillaume le Maréchal qui se parlent exclusivement en anglais alors que le premier est un noble anglo-normand (parlant français) et la seconde une ancienne Reine de France.

- On a le droit à un débarquement revisitant le D-Day de 1944 qui aurait du être celui de Louis VIII alors prince et qui posa bien pied à terre emportant avec lui la moitié de la noblesse du sud de l'Angleterre dans un affrontement qui n'avait rien d'une guerre de conquête ou d'une escarmouche en traître.

- La bataille de Châlus est un non sens complet. Richard coeur de Lion parlait français et se présentait là au siège d'un donjon avec à peine une quarantaine de personnes dedans, dont deux chevaliers. Richard est touché alors qu'il n'y a pas vraiment de combat, cela se résume plus à un échange de carreaux d'arbalête pour embêter l'ennemi. Nous sommes dans une affaire locale et non dans un affrontement français-anglais. Aliénor d'Aquitaine aurait été là à la mort de son fils, dans le film autant dire qu'on en voit pas le premier centimètre d'une mèche de cheveux.

et ce n'est que le début, bref film à éviter. Dommage car comme baucoup de films de Ridley Scott, les trailers sont prometteurs (le jugement déclamé par le prince Jean -Oscar Isaac - en VO, est génial dans le trailer d'1min56, à la fois glaçant, autoritaire, poétique et brutal)........ bon allez, voici le lien:

https://www.youtube.com/watch?v=Aqi6Dukff6g

Marco Polo - 2014 - La série sur Netflix ne vaut pas le coup. C'est une série pop-corn sympathique mais coté profondeur, réflexion, on repassera, c'est dommage il y avait tellement à faire et le décor était bien planté.... Ah l'audience....l'audience..... et ces séances de kung fu avec le viel aveugle. Pourquoi pas des moines shaolin et une princesse volant dans les airs ?

J'hésite:

Braveheart - 1995 - Je n'intègre pas Braveheart de Mel Gibson dans les films à voir (Et ce n'est parce qu'en cours vous m'avez tous paru totalement perdus quand j'ai cité le film). Au delà de son ultra violence qui finalement ne fait que représenter ce qu'étaient les combats à une époque où l'essentiel était du corps à corps furieux entre unités de piétaille (les chevaliers se tuaient finalement peu entre eux, lire là dessus DUBY sur le DIMANCHE DE BOUVINES), et c'est tant mieux de ne pas tricher avec la réalité, le soucis réside dans deux choses. Premièrement ce conflit écosse-Angleterre n'est pas représentatif du royaume de France, mais cela ne m'aurait pas arrêté si et seulement si ne s'y ajoutaient de grosses erreurs historiques. Romance totalement inventée entre le héros et la Isabelle de France, le port du kilt en 1298 alors qu'il n'est porté en Ecosse que depuis le XVI^e siècle et plein de petites choses gênantes. Cela dit le traitement du roi anglais Edouard Ier le sec est fidèle à son image de "Hammer of the Scots", son fils est au diapason mais pour d'autres raisons (à vous de découvrir), et la scène finale de la torture qui a fait se dresser toutes les associations familiales de l'époque n'est ni plus ni moins ce qui se passa pour tant d'hommes en ce temps.

Cependant au premier tiers du film notre héros va gentiment faire goûter l'amabilité écossaise à la garnison anglaise sous prétexte de se rendre. L'occasion de voir l'armement de ce temps et surtout que non il n'y a avait pas de châteaux en pierre avec pont levis dans chaque vallée de ce monde, mais plutôt des mottes féodales, des structures en bois sur un talus de terre et de pierres.

A ne pas regarder si vous êtes trop sensibles

Je vous fais grâce des films antérieurs que vous ne regarderez pas de toute façon pour 99.99% d'entre vous.

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